La multiplication des outils de création numérique interroge et modifie nos manières de concevoir des signes et des objets. Leurs appellations diverses (logiciels, applications, assistants, etc.) indiquent des approches divergentes. Jusqu’où ces interfaces influent-elles ou orientent-elles ce qui est produit par leur biais ? Comment réenvisager les rapports entre conception et production ? Comment maintenir une pensée vive dans des cadres de travail formatés voire formatant ? Alors que les outils numériques semblent favoriser une attitude de plus en plus passive et consommatrice, comment distinguer des modes d’ouvertures efficients ?
Une première approche historique nous permettra de relier l’apparition du web à la distinction entre logiciels libres et propriétaires. Différentes conceptions du code source se croisent ou s’opposent. En se référant à Vannevar Bush, Alan Turing, Ted Nelson ou Tim Berners-Lee, nous pouvons observer comment se met en place un langage qui n’est pas celui des langues vernaculaires. Fonctionnant à partir d’unités non signifiantes, le code informatique se veut non équivoque, refuse toute ambiguïté. Quelle est la nature de ce «langage des nouveaux média» (Lev Manovich) ?
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